Hong Kong - Chine

Mai 1990

Mon circuit en noir (cliquer pour agrandir)
Mon circuit en noir (cliquer pour agrandir)

Suite de Thaïlande

 

J'ai acheté mon premier guide de voyage en Inde et je ne le regrette pas. Arriver dans un nouveau pays le soir est une difficulté supplémentaire pour trouver un hôtel au prix correct. On dit que le voyage est une très bonne école de débrouillardise et je confirme.

A l'aéroport de Hong Kong, nous nous retrouvons à 4 baroudeurs, 2 Anglais, 1 Suédois et moi-même, et nous cherchons un hôtel ensemble dans un labyrinthe de tours et ruelles impressionnantes. Nous finissons par trouver une chambre pour nous 4, dont 2 couchaient au sol. C'est restreint mais c'est Hong Kong, et au 8ème étage d'une tour.

Bon à savoir, ici les chauffeurs de bus ne rendent pas la monnaie, vous devez avoir le compte juste ou vous donnez plus.

Hong Kong est un pays de 5 millions d'habitants, entassés les uns sur les autres. C'est une ville béton – très intéressante à découvrir mais surtout …… ne pas y rester trop longtemps. Les jardins publics sont sur le béton et sont envahis le dimanche par les occupants des tours qui viennent y "prendre l'air". Je crois que si tous les habitants des immeubles décidaient de descendre dans la rue il n'y aurait pas assez de place pour tous. Je n'ose imaginer un tremblement de terre dans cette région. C'est une ville multiraciale, ville business, une plaque tournante de l'Asie. La langue officielle est le chinois, mais celle des affaires et de la rue est l'anglais.

Pas grand-chose à visiter – un peu comme toutes les villes nouvelles et les banlieues – sauf les conditions de vie des gens. Nous sommes loin des campagnes indiennes. Le temps est relativement doux – nous sommes près de la mer avec une humidité maximum, au point que mon linge sèche très difficilement.

 

Je pense à Hong Kong qui doit repasser sous l'égide chinoise en 1997, cela me parait impensable. Ici le monde capitaliste apparait dans sa plus large expression – business, business, business. On nous dit que beaucoup quitteront cette place avant la date fatidique et je n'ai pas de mal à le croire.

 

 Chine

 

Le passage de Hong Kong à la Chine se fait par train spécial direct jusqu'à Canton - passage en douane à l'entrée et passage en douane à la sortie, comme pour un voyage en avion. Je me sens un peu excité pendant ce trajet – je sais que ce ne sera pas de tout repos.

A Canton on ne peut rien lire sur les inscriptions, alors on prend une file comme tout le monde pour passer la douane. Passé cette étape je dois absolument changer de la monnaie si je veux prendre un bus.

 

Monnaie : Ma nouvelle monnaie est le Yuan (1 yuan = 1,20 F) – avec une division en Jiaos, correspondant aux centimes chez nous – et une sous division en Fens – et, le tout en billets. Mais ce n'est pas terminé, les touristes ont une monnaie différente, le même nom mais les billets diffèrent. Tout ce qui dépend du gouvernement doit être réglé avec la monnaie pour touriste et les autres dépenses avec la monnaie du peuple. L'étranger ici est censé n'utiliser que le réseau officiel dépendant de l'Etat – hôtel, restaurant, etc. S'il veut acheter quelque chose dans la rue, il doit se procurer la monnaie du peuple au marché noir. Imaginez le nombre de billets différents que je dois trimballer avec moi et la gymnastique d'esprit pour calculer l'équivalence des prix. Il m'a fallu au moins une semaine avant que tout soit à peu près clair dans ma tête.

Il faut toujours avoir beaucoup de monnaie sur soi car si la personne en face n'a pas la monnaie elle ne vous rend rien. On pourrait même penser qu'en présence d'étrangers ils ont par hasard moins de monnaie.

 

Première difficulté, je dois prendre le bus pour rejoindre l'hôtel que je me suis fixé. Heureusement, j'ai un petit livre "phrase book" qui me permet de demander un minimum de chose courante dans la rue. Je montre le nom de l'hôtel inscrit sur mon guide au contrôleur du bus – aucune réaction – il ne sait pas lire l'anglais. Je suis dans le bon bus mais je n'arrive pas à suivre son itinéraire sur ma carte, et donc je ne sais pas où je suis. Finalement, je trouve un étudiant dans le bus qui accepte de m'aider et descend même avec moi pour m'indiquer mon chemin.

Première nuit en Chine en dortoir (10 yuans). Premier bain de foule aussi dés le soir de mon arrivée – les vélos sont rois – des bouchons de vélos – impossible de voir cela en France. Les marches d'escaliers sont aménagées pour monter les vélos – la partie centrale de l'escalier est lisse en plan incliné, ce qui permet de monter les marches tout en poussant son vélo.

Les magasins vendent un peu de tout – on peut y trouver des vélos, des chemises, des boites de conserves, etc. – c'est très hétéroclite.

En Chine, tout est bon à manger, grenouille entière, chien, chat, serpent, lézard, etc. Jai goûté à la grenouille – on l'a "épiaulée" devant moi. J'ai voulu goûter aux lézards mais c'était trop difficile de me faire comprendre.

La base d'alimentation est le riz cuit à l'eau – un peu fade quand même. Cela correspond au pain sec chez nous.

De Canton, avec 8 autres touristes, nous prenons le bateau pour rejoindre Wuzhou, puis le bus pour Yangshuo – 17 h de bateau et 9 h de bus. Le bateau est aménagé en couchettes étroites, un peu à l'image de casiers superposés, sans séparation.

Quelques scènes de vie à Wuzhou – un groupe de personnes âgées fait de la gymnastique dans un parc à 7 h du matin ; – plein de cochons dans des cages en bambou tressé au sol ou transportés sur les vélos ; - des champs de riz à perte de vue.

Yangshuo est une région touristique, une des plus belles de Chine. Comme décor des énormes rochers ou petites montagnes au milieu des champs de riz. Malgré le nombre important de touristes, les habitants sont très accueillants. Nous avons loué des vélos pour visiter la région et grimpé sur une colline nommée "Moon Hill" pour découvrir le paysage …… magnifique. Les gens travaillent dans les champs pour préparer le sol ou planter le riz – ça grouille de partout. Le travail est dur – tout se porte à dos d'homme, même le fumier dans les champs. On aperçoit quelques motoculteurs adaptés pour travailler dans l'eau mais la plupart des travaux sont réalisés avec les bœufs. Les travailleurs sont pieds nus dans l'eau boueuse. Les parties vallonnées sont aménagées en espaliers pour retenir l'eau – de vrais jardins.

Les barbus sont très regardés ici car le chinois n'a pratiquement pas de barbe, juste un peu de moustache et une petite barbichette très clairsemée sous le menton. Ils ne m'ont pas encore demandé la recette pour avoir une telle barbe.

La plupart du temps je dors en dortoir – des chambres variant de quelques lits à une quinzaine. C'est moins cher et par moment, j'ai besoin de rencontrer d'autres touristes pour échanger. En Chine, il faut surtout éviter de trop s'isoler, la communication avec les locaux est trop difficile.

 

De Yangshuo, direction Anshun par train – 18 h de couchette. La durée des déplacements n'a rien à voir avec la France. Nous sommes un groupe de 6 et je me contente de suivre ce groupe qui part visiter soit-disant une des plus grandes chutes d'eau au monde ! C'est la première fois que je monte dans un train en passant par la fenêtre – ce n'est pas très correct mais c'est la seule façon pour nous d'avoir un siège pour ces 18 heures de trajet. En Chine, c'est la bousculade pour entrer dans les trains et les pauvres touristes que nous sommes avec nos énormes sacs à dos avons beaucoup de mal à nous frayer un chemin. En Inde et au Pakistan les fenêtres des wagons ont été équipées de grilles pour empêcher les voyageurs de monter par les fenêtres.

J'ai réussi avec une autre personne à m'allonger dans les porte- bagages. Le contrôleur à voulu nous déloger par 2 fois dans la nuit, mais nous avons fait mine de ne pas comprendre et finalement, il nous a laissé dormir.

A Anshun, il est un peu plus difficile de se faire comprendre – nous nous éloignons des lieux touristiques. Deux hôtels nous ont refusé l'entrée – sans doute non autorisés à recevoir les étrangers. Nous réussissons quand même à en trouver un.

De là, nous repartons en bus vers les chutes d'eau. C'est une région très pauvre – les gens battent du blé et du colza sur la route – ils étalent la paille sur la route pour que les camions passant dessus réalisent le travail de la batteuse. J'aurais peur de récolter de la farine ! Quelques personnes tapent les épis sur des pierres pour en extraire les grains. Nous sommes loin de la mécanisation.

Quant aux chutes, elles ne m'impressionnent pas vraiment – peut être faudra t-il revenir à la saison des pluies !

Nous visitons l'école où je fais une partie de ping-pong avec des jeunes chinois. Devant une maison, une femme dans la rue cherche les poux dans les cheveux d'un enfant.

À partir d'Anshun, je laisse le groupe et repars de mes propres ailes. A la gare, je m'apprête à demander mon billet pour Xian – je prépare à l'avance ma demande sur un petit papier en m'aidant de mon lexique en chinois. J'essaie d'imiter l'écriture chinoise – c'est difficile mais on y arrive avec un peu de patience. J'obtiens mon billet, mais la difficulté est que d'après ma carte je dois changer 2 fois de train et je ne connais que le premier arrêt. En définitive tout se passe bien – je passe tout de même 48 heures sans couchette – c'est quand même long. J'ai un petit problème avec leur siège en plastique, je sue du derrière et ce n'est pas très agréable. Les distances sont impressionnantes et les trains sont lents, en moyenne 60 km à l'heure – ce qui fait que l'on passe beaucoup de temps en déplacements.

Les hommes jouent à un jeu que je n'apprécie pas beaucoup. Cela consiste à ouvrir la main en même temps et à ne déplier qu'une partie des doigts, ou tous. Je ne sais pas la règle mais ce que je sais est que le perdant doit boire un petit verre d'alcool à 50° à chaque fois. C'est un peu primaire mais très populaire.

La Chine a pris une mesure radicale pour diminuer la natalité. Les familles ne sont autorisées à n'avoir qu'un seul enfant. Si elles ont plus d'un enfant le gouvernement refuse ou leur retire leur emploi et le logement, et la famille est obligée de se débrouiller par elle-même. Cette mesure semble appliquée strictement sauf dans les campagnes où les contrôles sont plus difficiles et la population moins dépendante du gouvernement. Un fonctionnaire rencontré dans le train me disait : "moi et ma femme avons un travail et un logement fournis par le gouvernement et nous payons 4 yuans par mois de loyer (5 F). Si nous avons un deuxième enfant nous perdons tout, travail et logement". Les femmes ont la possibilité de se faire stériliser après le premier enfant, mais ce n'est pas une obligation. Je me demande ce que cela donnera comme type de société dans 40 ans. De plus, à les entendre ils aimeraient tous avoir un garçon.

Un fonctionnaire chinois gagne environ 150 F par mois avec beaucoup d'avantages. A la question, combien gagnez-vous en France ? - je me sens un peu coincé. Je ne dois pas trop mentir car je soupçonne qu'ils en ont déjà une idée – je leur réponds 3000 F. Et je tente de leur expliquer que le prix de tout ce qu'on achète en France est en rapport avec ce que l'on gagne – mon lexique anglais-chinois est bien pauvre pour expliquer ça – et au final, ils n'ont retenu que la différence de salaire de 150 F à 3000 F – donc, en France nous sommes tous des millionnaires.

 

La ville de Xian : célèbre par son armée enterrée de 6000 soldats de terre cuite avec chevaux, chars et toutes les armes – le tout grandeur nature. C'est l'œuvre d'un empereur dont le règne remonte à plus de 2000 ans. A cette époque les empereurs préparaient leur tombe dès qu'ils arrivaient sur le trône et celui-ci avait choisi de se faire enterrer avec son armée.

C'est spectaculaire, mais il vaut mieux ne pas avoir vu de reportage à la télévision avant car il n'y a rien de plus à découvrir, et il est interdit de prendre des photos.

Xian est renommée pour les vols des touristes. Le jour de mon arrivée, un touriste m'avertit en me montrant son sac qui avait été coupé avec un cutter dans le bus. Heureusement pour lui, il n'y avait que des stylos dans cette pochette. Il me raconte également un autre vol le même jour avec les lanières d'un sac coupées. Bon, un homme averti en vaut deux !

Le dernier jour dans cette ville, je m'apprête à aller visiter un village préhistorique à quelques kilomètres de Xian, et pour m'y rendre je dois prendre 2 bus. C'est l'heure de pointe et les bus sont bondés. Je me dis, attention aux vols, c'est dangereux. Je mets mon appareil photo dans la poche de mon short, mon porte-feuille dans une autre poche qui ferme avec un bouton et mon petit sac à dos sur la poitrine – je prends juste dans la main la monnaie du bus. Je laisse passer le premier bus beaucoup trop chargé. Le deuxième arrive et beaucoup de passagers descendent – OK, j'y vais. C'est la bousculade pour entrer - il faut jouer des coudes – on est compressé de partout. La porte se referme, ouf, je suis entré – maintenant attention, ouvrons l'œil. Je contrôle si j'ai bien tout dans mes poches. Le bouton de la poche où était mon porte feuille est ouvert et plus rien à l'intérieur ! – c'est pas vrai – on m'a piqué mon porte feuille en montant les 3 marches du bus. De rage, je fouille mes deux voisins qui ne comprennent rien à ce qu'il leur arrive. Je leur explique après ce que je cherche – ils ne comprennent que par mes gestes – je suis furieux. Je descends à l'arrêt suivant et un jeune veut essayer de m'aider – il ne parle pas un mot d'anglais. Je reviens sur mes pas et décide de retourner à l'hôtel pour reprendre mes idées. Après réflexion je pense que le jeune qui voulait m'aider se jouait bien de moi et je le soupçonne d'être un complice par son attitude.

C'est une vraie mafia. Ils attendent leur proie. Ils sont sans doute toute une équipe, observent le touriste qui attend le bus et pénètrent en même temps que lui en créant une compression, une bousculade. C'est d'autant plus facile pour eux que c'est une situation plutôt habituelle pour l'accès dans les bus. Ce qui me fait mal est que j'avais mon billet de train avec couchette pour rejoindre Pékin. Il me restait un reçu de ce billet (wagon N° 5, couchette N° 6) et en présentant ce reçu, je pensais obtenir un duplicata – mais point de duplicata, on ne connait pas la formule ici. Je prends conseil à la réception de mon hôtel qui me dit que mon billet de train va être revendu le jour même au marché noir et que ma place sera occupée – qu'éventuellement, je peux aller à la police qui se contentera d'enregistrer ma plainte mais ne pourra rien faire d'autre. Donc, Bernard, tu oublies bien vite et tu rachètes un autre billet. Eh bien, le petit village préhistorique sera pour un autre séjour.

 

La Chineouverte aux touristes ? (1990) Je rencontre une française qui fait une étude sur les minorités dans le pays et qui m'explique que la Chine est ouverte au tourisme sur moins du tiers du pays. Tous les voyageurs de mon espèce qui voyagent avec un guide (livre) ne sont pas inquiétés car le guide se limite à décrire les lieux accessibles et en principe les touristes ne dévient pas trop des circuits. Elle qui va dans des régions beaucoup plus à l'ouest s'est vue jetée dehors de nombreuses fois par la police locale et priée de retourner sur les lieux touristiques. Elle persistait néanmoins en prenant un chemin dérivé et en évitant de rencontrer deux fois les mêmes policiers.

 

Pékin : un peu plus de 10 millions d'habitants – on y circule très bien et il est très facile de s'orienter car les rues sont presque parallèles. Je loue un vélo pendant deux jours et je me noie au milieu des chinois. La circulation est séparée entre les cyclistes et les automobilistes sur les grandes avenues et chaque catégorie a la même largeur de voie.

 

La grande muraille – à 70 km au nord de Pékin :

A Xian, j'ai rencontré un médecin Suisse qui avait passé 3 mois en Chine pour acquérir une spécialité "acupuncture" et rentrait en Suisse par le transsibérien à partir de Pékin. Nous avions rendez vous sur une place qu'il connaissait au centre de Pékin, d'où partaient des bus pour la grande muraille. Je trouve le nom de la rue mais pas la place en question. Comme là où je me trouve il y a des bus en partance pour la grande muraille, je me dis que l'on pourra éventuellement se retrouver sur place. Passé la difficulté pour prendre le billet, et je me retrouve dans un bus plein de chinois, sans possibilité d'échanger avec mes voisins. Je suis, on verra bien. Finalement, il s'agit d'un bus qui effectue tout un itinéraire touristique avec 5 sites à visiter, dont la grande muraille. Le problème est que lorsqu'on s'arrête, je ne sais pas pourquoi et ce qu'il y a à visiter – alors je suis le groupe. Tout parait minuté et je réussis à me faire expliquer combien de temps on dispose pour telle visite en montrant ma montre. L'arrêt restaurant - je suis – 15 mn pour manger le midi. Partis à 7 h du matin, nous arrivons à la grande muraille à 13 h 30. Là, c'est la foule et impossible d'avancer – le mur est long, très long, ……mais a la largeur d'une petite route de campagne. Il faut sortir de cette foule si l'on veut apprécier, et j'ai obtenu de bons tuyaux de touristes – il faut partir du côté le plus difficile et après 1 km, l'ascension est si dure qu'on a de la place et une vue magnifique.

Le mur mesure plus de 6000 km de longueur et les premières parties ont plus de 2000 ans d'existence. Il a été construit à l'origine comme rempart de protection et servir de frontière. Détruit et reconstruit à plusieurs reprises, seule une petite partie du mur est restaurée.

Je n'aurais pas revu ce Suisse mais le hasard m'a mis sur une voie qui aura été très intéressante. Je continue de faire confiance à mon étoile et aux gens que je rencontre.

 

La Cité Interdite: un autre haut lieu touristique – un immense palais impérial datant du 15ème siècle et admirablement conservé. On n'en a fait un musé sur la civilisation chinoise. Dommage que tout est écrit en chinois.

La place "Tiananmen" à deux pas de là a été rendue célèbre il y a un an environ par un massacre d'étudiants. Aujourd'hui, c'est une place calme.

 

Pékin possède aussi ses magasins de luxe où l'on trouve tous les produits occidentaux – peu de Chinois peuvent se les offrir.

Les tarifs pour touristes sont différents pour tout ce qui dépend du gouvernement, trains, bateaux, avions, musées, hôtels, etc. Habituellement j'ai beaucoup de mal à accepter cette ségrégation, mais là, ça ne me fait rien. Je dois sans doute prendre les choses avec détachement après 6 mois de voyage.

 

 

Les élevages de pigeons

Ma spécialité en France est l'élevage de pigeons de chair et je sais qu'il existe de très gros élevages en Chine. J'imagine qu'il est très difficile de visiter un élevage dans ce pays et je n'ai que très peu d'indications sur la localisation des élevages. J'ai néanmoins un document qui peut m'aider – je suis l'auteur d'un livre sur l'élevage de pigeons, terminé juste avant mon départ de France, et l'exemplaire que je transporte dans mes bagages pourrait me servir de passeport.

 

J'ai une adresse à Pékin, une société import-export qui a traité le volet financier d'une transaction de pigeons avec la France. Mais ici personne ne se rappelle de cette transaction – il peut à mon avis s'agir d'une écriture sur des comptes sans en connaitre le contenu. L'accueil est néanmoins très cordial et ils essaient de me guider dans mes recherches. Leur déduction - les élevages ne sont pas dans la région de Pékin ni dans le nord – on ne mange pas de pigeon. Ils peuvent être dans la région de Canton où l'on élève les volailles pour l'exportation vers Hong kong. Je ressors avec 2 adresses, genre succursales ou grossistes exportateurs de volailles à Canton, et, ……. voyez auprès d'eux.

Canton est à une journée et deux nuits de Pékin – c'est presque l'opposé – et j'y suis passé en entrant en Chine. C'est un peu rageant. Je n'ai pas le choix si je veux visiter ces élevages. J'achète mon billet – plus de couchette de disponible – me voilà parti pour 34 heures de train. Le voyage est long, fatiguant, mais l'ambiance sympathique avec les chinois. J'avais acheté à Pékin l'Express et le Point, et mes voisins se sont régalés des belles photos qu'il y avait. C'est un excellent sujet d'entrée en matière pour les échanges et discussions.

A Canton, je me rends à la première adresse – on va me chercher un stagiaire qui parle l'anglais et je lui explique ce que je cherche. Il trouve l'idée très intéressante de vouloir échanger et discuter technique, mais il n'est qu'un intermédiaire. Il retourne en référer à son supérieur et revient 15 mn plus tard pour me demander des précisions sur mes intentions. Je vois à partir de ce moment que j'ai à faire à la machine administrative chinoise et que ce ne sera pas facile – je suis seul et je suis touriste. Les touristes sont libres - ils ne dérangent pas tant qu'ils passent leur temps à visiter les lieux touristiques, mais à partir du moment où l'un d'eux s'intéresse à autre chose que ce dont son visa touristique lui permet on doit s'interroger sur ses intentions. C'est exactement ce que je ressens.

Le stagiaire redescend accompagné d'une autre fille, stagiaire également. Ils sont un peu gênés – je sens qu'ils voudraient m'aider. La réponse est : "nous ne connaissons pas les élevages de pigeons de la région – il faudrait demander des précisions à la maison mère qui vous envoie ici". Difficile quand c'est Pékin qui m'envoie ici parce qu'ils n'ont pas d'information sur les élevages, et là, je crois les gens de Pékin sincères. Les deux stagiaires demandent où j'habite et demande à me revoir dans l'après-midi. Nous nous retrouvons à l'hôtel où ils n'ont pas eu le droit d'entrer – c'est une personne de la réception qui vient me chercher. Nous avons quand même le droit d'aller à la cafétéria et discuter autour d'une table. Ils sont visiblement ennuyés pour moi et tentent de m'expliquer le processus. En fait, je ne suis mandaté par personne officiellement en France et je viens ici sans aucune autorisation de Pékin. Si je veux avoir des chances de visiter ces élevages il faudrait que je réussisse à me faire recommander par des autorités chinoises. Comment ? – ils n'en savent rien – moi non plus. Je décide d'envoyer un télex en France et attend un document de l'entreprise qui a vendu les pigeons reproducteurs en Chine. La stagiaire se propose de m'aider au cas où j'aurais des éléments nouveaux. Je retiens l'idée car en cas de succès, il est possible que j'aie besoin d'un interprète.

Autre piste – j'ai repéré un restaurant sur la rue qui a des pigeonneaux en vitrine et ceux-ci paraissent très beaux et calibrés et pourraient provenir d'un élevage. Je sais d'avance qu'ils ne parlent pas l'anglais, alors je fais traduire en chinois 2 phrases pour leur demander s'ils connaissent un élevage de pigeons et s'ils peuvent me donner l'adresse. La réponse s'est bornée à un signe de tête voulant dire non. Je ne saurais jamais si c'était la réponse à la première phrase ou la deuxième.

 

Je tente ma chance auprès de la deuxième adresse donnée par Pékin. J'attends une heure avant qu'ils trouvent une personne parlant l'anglais. J'explique la raison de ma démarche et ils comprennent que je suis "intéressé par le pigeon". Sans doute ont-ils compris que j'étais intéressé par l'achat ou la vente de pigeons, mais peu importe pour le moment, ce sont des business men et l'essentiel est de capter leur attention. Bon, pas de chance, la personne s'occupant de la volaille est absente et sera là demain. J'ai tout mon temps – un rendez-vous est programmé pour le lendemain à 9 h - samedi 19 mai 1990. Je suis à l'heure à mon rendez-vous. Le responsable volaille arrive – il parle très mal l'anglais – il s'absente et revient avec deux femmes du service télex qui vont nous servir d'interprètes. Je me dis à ce moment là qu'il va falloir jouer serré et tenter de l'intéresser au maximum par ma démarche. Je suis correctement habillé et propre – c'est important. Mon livre est sur la table avec ma photo au dos de la couverture bien en vue.

Les chinois sont un peu déroutants car ils ne laissent apparaitre aucun sentiment lorsqu'ils parlent business. Il m'écoute, me pose beaucoup de questions – je vois que je manque de précision, par exemple je ne connais pas la date de transaction des pigeons et le nombre, mais je joue la franchise. En tout cas, je devine à son attitude qu'il connait des élevages de pigeons. Je présente ma démarche comme un échange technique, rien de plus. Il se lève et me dit qu'il va en parler au directeur.

Attente de 30 mn environ. Pendant ce temps, il faut alimenter la conversation avec les deux interprètes et tenter de les convertir à ma cause en parlant de plein d'autres choses. C'est dur dans ces moments pour quelqu'un comme moi qui ne suis pas très baratineur, mais l'ambiance est très détendue, c'est important. Je sens que les interprètes peuvent avoir un certain poids car elles ne se contentent pas de la traduction, il y a des échanges importants entre l'homme et les deux femmes.

Le responsable revient, impossible de lire quoi que ce soit sur son visage. Il m'explique, et là, j'ai eu du mal à comprendre, que les pigeons de France ont été importés en 1987 et qu'aujourd'hui il ne doit pratiquement plus en rester. Ces pigeons ne se sont pas accoutumés au pays ou climat et ne produisaient en moyenne que 8 pigeonneaux par couple et par an, alors que les pigeons chinois en produisent 20. En plus, il y aurait eu beaucoup de problèmes sanitaires, mais là, nous sommes déjà dans la technique et il est difficile d'en savoir plus.

Je vois mon château de cartes s'effondrer. Je lui suggère que cela n'enlève rien à un échange technique possible et que sur place, je pourrais peut-être donner quelques explications concernant cette non accoutumance des pigeons, car pour moi, ici, c'est le même climat qu'en France et qu'il doit sans doute y avoir des raisons techniques à cet échec.

Apparemment, j'ai réussi à le remotiver – il retourne voir son chef et nous attendons à nouveau. Je sais maintenant que les pigeons ont été placés dans un seul élevage – les interprètes me disent qu'il se trouve à 80 km, mais je n'en saurais pas plus.

J'apprends aussi que c'est le directeur et lui seul qui prend la décision de m'autoriser ou non la visite. Comme l'attente se prolonge les femmes me disent qu'il doit sans doute essayer de téléphoner à l'élevage et que, souvent en Chine les communications sont difficiles à obtenir. Je me dis que si c'est le cas c'est bon signe et pour qu'elles me parlent du téléphone, c'est sans doute qu'elles ont senti un climat favorable à ma visite.

L'homme revient – même visage fermé – me demande si je suis libre mardi. "Mais, pas de problème monsieur" ! OK, départ à 8 h – durée du trajet 3 heures et je serais avec vous.

Je dois d'ici là trouver un interprète pour m'accompagner. Je téléphone 2 fois au numéro laissé par la stagiaire mais elle doit être absente car une personne me répond en chinois, ce qui ne m'avance guère. J'espère qu'elle comprend le nom que je demande, en chinois, et que je le prononce correctement. Attendons mardi – encore deux jours et demi.

Je prépare un peu d'argent au cas où j'aurais à payer le déplacement et quelques repas – on ne sait jamais – dans ce pays il faut s'attendre à tout.

 

Les femmes en Chine travaillent très dur. Elles portent de lourdes charges, manient la pioche, la masse, etc. – dans les travaux de force, je crois qu'elles ont atteint l'égalité des sexes. C'est une des revendications de la femme française, mais elle a beaucoup de retard sur ce pays !!!.... hic.

 

J'ai réussi à contacter mon interprète et nous arrivons un peu avant l'heure prévue. Un homme vient vers nous et me dit que finalement, c'est lui qui m'accompagnera, et il me donne sa carte. Je lui donne la mienne "le Pigeonneau Craonnais" – ça fait pas trop mal en Chine. Mon interprète regarde sa carte et surprise me dit :"mais c'est le directeur". Ouah, je suis si important que cela !

Nous le suivons derrière l'immeuble et entrons dans une vannette (minibus Nissan) – heureuse surprise, ils nous conduisent et c'est plus agréable que mes vieux tacots de bus auxquels je suis habitué. Un chauffeur prend le volant et une autre personne monte avec nous. La climatisation est mise – presque trop froid. Deux heures de route – tout se passe bien – mon interprète ne se débrouille pas trop mal. Nous arrivons à la ville où il y a l'élevage et stoppons près d'un grand immeuble. Tout le monde descend. Nous montons des escaliers et arrivons dans un grand salon climatisé – thé pour tout le monde – 4 personnes supplémentaires arrivent – on me présente et je réalise que je suis un personnage important. Le directeur explique ensuite que l'on va discuter ici pendant une heure environ et qu'ensuite nous irons déjeuner ensemble. Nous nous retrouvons maintenant 9 personnes dans ce salon dont une deuxième interprète qui fera une grande partie de la traduction de la journée car elle a l'avantage de connaitre un peu le sujet. On me présente les chiffres issus des pigeons français. "Nous avons reçu en tout 115 couples. Les résultats de production sont très faibles, avec 50 % de mortalité parmi les petits au nid. Je passe sur les détails techniques qui n'intéresseraient que les spécialistes. Aujourd'hui, il ne reste pas un seul de ces pigeons, ils sont tous morts. Ils n'ont sans doute pas supporté le climat chinois" (très résumé).

Je suis surpris et leur explique que le climat en France et dans la région de Canton n'est pas très différent. Ils me disent aussi qu'à leur avis ils n'ont pas reçu de bons pigeons de France. Je ne me sens pas concerné mais c'est quand même un peu gênant – je n'ai rien vu, ni les pigeons, ni l'élevage – donc je ne peux pas juger. Nous discutons ensuite sur les maladies et l'alimentation où ils n'ont pas l'air tout à fait au point. Je me sens à l'aise car je maitrise relativement bien ces sujets.

Vers midi et demi, nous allons manger – en vannette bien sûr et tous les 9. Je suis l'invité d'honneur et j'ai gagné mon pari car maintenant ils attendent beaucoup plus de moi que moi d'eux. Arrivé au restaurant, probablement le plus chic de la ville – les hôtesses attendent dans l'entrée – je sens qu'on va bien manger. La tenue des hôtesses est très soignée, un brin sexy avec des robes fendues très haut. Une salle à part pour les 9 personnes. J'ai une interprète de chaque côté – atmosphère très détendue. On discute des baguettes pour manger. Je leur dis que je commence à m'y habituer mais il arrive qu'elles ripent encore de temps en temps. Je préfère prévenir au cas où cela m'arriverait. Finalement, j'ai mangé avec précaution et je n'ai pas égaré de nourriture avec mes baguettes. Par contre, l'interprète de la Société s'est retrouvé avec un morceau de viande au milieu de la table. Pour ce repas, nous avions 2 hôtesses pour 9 personnes, boissons au choix et à volonté – entre 12 et 15 plats différents nous ont été servis, et bien sûr, du pigeonneau. Des serviettes humides et chaudes nous ont été proposées 5 fois pendant le repas - présentées avec des pinces –. Un grand plateau tournant était disposé au milieu de la table et chacun se servait. Deux ou trois plats sont proposés au départ et tous les 5 à 10 mn on vous enlève et ramène un ou deux plats nouveaux. Dès que l'on a quelques os dans son assiette l'hôtesse vous change l'assiette. Il faut que je vienne en Chine pour connaitre ce genre d'expérience.

Je pensais à l'après repas, me disant que cela m'étonnerait qu'ils n'aient pas envi de dormir. C'est le genre de repas qu'il faut servir pour faire passer une décision importante à la réunion qui suit. Je suis raisonnable, je goûte à tout mais pense à la suite – je veux profiter à 100% de ma visite.

Nous sortons en pleine chaleur – relative pour moi mai très chaude pour eux, habitués à la climatisation. Nous nous dirigeons enfin vers l'élevage – vannette climatisée. Arrivés sur place – direction un petit salon bien ventilé – thé – comme si l'on avait soif – discussion pigeon pendant environ une demie heure. La plupart sont avachis dans les fauteuils. Nous nous levons enfin et partons pour la visite de l'élevage. La visite a été bien préparée – pas de pigeons malades – pas de maigres. Nous visitons 2 bâtiments, apparemment bien choisis – mais je ne peux pas leur en vouloir, nous ferions la même chose en France.

L'élevage : 36 000 couples en cages individuelles et 100 personnes à travailler sur ce site. Je fais volontairement l'impasse sur tous les détails techniques dans ce document. La visite de l'élevage lui-même aura duré 45 mn et, heureusement que je me suis mis à prendre des photos tout en discutant car j'aurais pu me retrouver sans photos à la sortie.

Nous avons réintégré le petit salon où les boissons fraiches nous attendaient et repris la discussion. J'aurais pu continuer pendant des heures, mais certains commençaient à bailler et nous avions deux heures de route pour rentrer.

Au retour, notre super directeur s'est allongé dans le fond de la vannette et a dormi les 3/4 du temps. J'ai eu droit a un merci très chaleureux et …… revenez quand vous voulez, la porte vous est ouverte.

Après avoir eu tant de difficultés pour décrocher cette visite, c'est incroyable, mais ….. c'est la Chine.

Ils ont vraiment besoin de conseils techniques mais ils sont dans un système où tout est verrouillé, avec pas ou peu de possibilité d'initiative personnelle. L'élevage a été conçu il y a une dizaine d'années et n'a pas évolué. Si je reviens dans 10 ou 15 ans je risque de découvrir la même chose avec l'application des mêmes techniques. Les personnes en place ont deux volontés prioritaires, garder leur poste et profiter du système pour bien vivre. Je ne sais pas si je suis objectif mais c'est ce que je ressens après cette visite.

 

L'emploi : aucune comparaison ne peut être faite avec la France. Ici on ne sait pas ce qu'est le chômage. Pour aller à l'élevage de pigeon, nous traversons 3 ponts à péage – eh oui, ça existe en Chine ! L'automobiliste s'arrête a une première guérite où se trouvent 2 personnes, l'une récolte la monnaie, l'autre distribue un ticket. Nous avançons et 15 m plus loin, une autre guérite avec une seule personne chargée de déchirer le ticket.

 

Le lendemain, j'ai un rendez-vous avec l'association des éleveurs de pigeons de Canton. J'avais appris son existence par mon interprète qui se rappelait avoir vu une émission de télévision sur le sujet. Ça n'a pas été facile de les localiser. En arrivant, je suis reçu par trois "pontifes" mais sans interprète car elle avait eu un dérangement. Nous sommes restés les uns en face des autres pendant plus d'une heure en essayant d'obtenir une autre interprète. C'est une situation plutôt difficile lorsqu'on ne parle pas un mot de la même langue. J'ai quand même réussi à obtenir mon interprète au téléphone et elle était disponible.

C'était une association d'éleveurs de pigeons voyageurs, ce que je craignais avant la rencontre. Pour les non initiés, la différence entre les deux catégories, pigeon de chair et pigeon voyageur, est sensiblement identique à la différence qu'il existe entre le cheval de trait et le cheval de course. Finalement nous avons discuté pendant une bonne demi-heure pour nous rendre compte que nous avions peu de points communs. Ils étaient un peu déçus de s'être déplacés pour rien, mais j'étais dans l'impossibilité d'obtenir des informations avant cette rencontre.

Après cette rencontre, mon interprète – 20 ans environ - m'invite à manger le midi dans sa famille. Je lui fais plaisir en acceptant, et pour moi c'est un vrai cadeau. La famille : le père - la mère (environ 55 ans) - 4 enfants, dont deux mariés – 2 petits enfants – et, …. tout le monde vit dans la même maison. Je n'ai pas pu apprécier la grandeur de la maison, je suis juste entré dans un salon et ce qui faisait office de salle à manger. Ça ressemble beaucoup à nos maisons avec des meubles assez anciens, même usagés. J'ai aperçu la cuisine séparée mais rien à voir avec nos cuisines – cela s'apparente plus à un fournil.

Le père est business man et la mère au foyer. Ils ont deux employés de maison, une ancienne et une jeune – une famille plutôt aisée pour la Chine.

Au menu, typique chinois, nous avions chacun un bol de riz – c'est notre tranche de pain – 2 plats de poissons différents, un plat de haricots verts, un plat de bettes et un plat de tomates cuites. Chacun se sert dans les plats avec les baguettes. A la fin du repas, on nous sert le thé dans notre bol de riz.

 

Le change de la monnaie au marché noir : beaucoup de touristes se font avoir en changeant dans la rue – moi le premier. Nous savons tous que c'est risqué mais c'est tellement tentant un meilleur taux de change. En fait, ils ont beaucoup de combines différentes et ce sont de véritables prestidigitateurs. Lorsque l'on se rend compte de la supercherie, les intéressés sont déjà loin. Pour changer au noir en tout sécurité, il faut le faire dans les boutiques, le taux est moins intéressant mais le vendeur ne peut pas vous arnaquer.

 

En vrac

On estime qu'environ 70 % des chinois travaillent pour le compte de l'état. Le salaire mensuel varie de 150 à 300 yuans (180 à 360 francs). Les touristes paient environ le double des chinois pour les transports. Les entrées des lieux touristiques sont quelquefois 10 fois plus chères pour les touristes que pour les locaux.

Depuis une dizaine d'années, le chinois peut posséder un mini commerce ou une mini entreprise.

 

La Chine : j'avoue que j'avais peur de ce pays avant d'y entrer. C'est sans doute pour cela que j'ai voyagé différemment les 10 premiers jours en me joignant à d'autres touristes. Ensuite j'ai volé de mes propres ailes et j'en ressors avec une satisfaction inespérée.