Emirats Arabes Unis et Oman

Du 4 au 17 novembre 2014

Emirats Arabes Unis

 

Les Émirats Arabes Unis, - un désert, ou quasi désert - d'une superficie de 80 000 km2 (France 550 000 km2), est le fruit de la réunion de 7 petits états en 1971. Ce pays compte 9 millions d'habitants, dont 90 % (!!!) sont des travailleurs étrangers - en majorité des hommes. D'où un fort déséquilibre des sexes - 220 hommes pour 100 femmes.
Je passe 4 jours à l'auberge de jeunesse de Dubaï et à visiter la ville. Les souks, la tour Burj Khalifa (740 m), les pistes de ski (par 30 degré dehors), etc. Il me reste quelques sites que je prévois visiter avant mon départ, et dont la voiture est indispensable, en particulier les "lotissements" en forme de palme sur ma mer.
La location d'une voiture a été laborieuse car je veux visiter dans le même temps Oman. Peu de loueur proposent l'extension pour le pays voisin, et il faut quelques documents officiels pour la douane. L'assurance coûte plus que la location.

 

La circulation est très dense avec des autoroutes à 6 voies dans chaque sens. Je crains plus pour ma conduite que celle des autres. Comme pour les ronds-points, il faut connaître à l'avance la direction que l'on doit prendre pour se positionner sur la bonne file - un peu stressant quand même.
Premier objectif, Abu Dabi, où je m'arrête pour demander dans la rue un petit hôtel bon marché. Au troisième arrêt, la personne me dit "j'ai une chambre de libre, combien vous payez ?". Après une petite négociation, je me retrouve suivant sa voiture jusque chez lui. Un travailleur étranger, Indien, qui est ici depuis 10 ans - sa famille est retournée pour un mois en Inde. Soirée à discuter en compagnie d'un de ses amis - très intéressant et très intéressé. A 11 h, il faut aller parquer la voiture dans un emplacement gratuit pour la nuit et la retirer avant 8 h du matin - c'est le régime chaque jour. Qu'est qu'on est bien en campagne !

 

La nuit ! Pas vraiment top. Des "bestioles" invisibles dans le lit. J'ai tenu 3/4 d'heure et déménagé pour le canapé (voir photo de mon dos).

 

Et le lendemain, impossible de trouver un hôtel - galère, galère - je suis revenu coucher sur le canapé. Ce pays du pétrole ne connait que les hôtels 5 étoiles.
Des vaches laitières dans le désert, et ... ce ne sont pas de petits élevages - le plus important a 15000 têtes. Je n'ai pu le visiter qu'au travers du grillage extérieur. Les élevages sont concentrés dans la région de Al Ain, au centre, près de la frontière de Oman - une région avec très peu d'humidité dans l'air. J'ai quand même pu en visiter un de 800 vaches. 100 % de la nourriture est importée du monde entier, en fonction des cours mondiaux. Les vaches sont traitent toutes les 6 h pour obtenir le maximum de production. La main-d’œuvre n'est pas chère ! Pas de paille, les bouses sèchent très vite, - on ne peut quand même pas parler de propreté. Pas d'innovation dans les techniques de production, tout est dans la démesure.

De nombreux élevages de dromadaires également dans la même région. Ils sont élevés pour les courses, la production de viande et de lait.

Visite d'un important marché de dromadaires, chèvres et moutons à Al Ain. C'est sans doute le meilleur endroit pour découvrir et rencontrer la vie authentique des Emiriens ruraux. (Photos ++)

De là, je passe la frontière de Oman pour 4 à 5 jours.

Oman

Peuplé de 4 millions d'habitants, dont 40 % de travailleurs étrangers, pour une superficie égale à la moitié de la France, - comme ses voisins, le pays tire la majorité de ses revenus du pétrole et du gaz. J'avais en tête l'image d'un pays pauvre, alors que le revenu "moyen" est autour de 25000 $ par habitant. Il se situe parmi les 10 pays qui ont les plus fortes croissances depuis 20 ans. On construit partout, maisons luxueuses, autoroutes, etc. Et ici on a de la place. Les routes sont dans un état à faire pâlir les européens.
Je commence par le désert. Les petits restaurants se repèrent au loin par un groupe de voitures à l'arrêt. Sauf une fois, où, m'arrêtant pour manger,... c'était une école - et, les employés n'ont pas voulu me laisser partir sans manger. Au moment de mon départ, une jeune femme voilée court vers moi, toute souriante, - "vous êtes Français ? - oui ! - je suis Tunisienne, et j'enseigne dans cette école". La conversation se terminera dans le bureau du directeur autour d'un thé.
L'école est neuve et rassemble 250 élèves de 6 à 18 ans, drainant un rayon de 25 km environ. Les classes sont mixtes, - une exception dans le pays, réservée aux régions désertiques. On m'explique que la relation garçons-filles est très règlementée, - "on ne veut pas voir, comme chez vous, les jeunes filles enceintes pendant leurs études. Ici, aucune relation sexuelle n'est autorisée avant le mariage"..... bien monsieur, j'en parlerai  autour de moi.
Je n'ai pas pu visiter l'école, il me fallait une autorisation des autorités scolaires, - dommage ! Mais l'école est en demande pour des échanges (correspondances) avec des écoles en Europe, et bien sûr en France. S'il se trouve des enseignants intéressés pour leurs élèves parmi les lecteurs, je donne les coordonnées email de la personne à contacter : "said.almahrouqi@moe.om".

Dans nos pays de ‘culture catholique’ le jour de Seigneur est le dimanche. Mais dans les pays musulmans ce jour est le vendredi, et comme chez nous la société vit au ralenti. Je dois en tenir compte pour voyager. Avant de quitter Muscat, la capitale d’Oman, je fais un dernier tour à pied dans la vieille ville, et, c’est vendredi. Je m’arrête pour discuter avec un travailleur étranger devant un immeuble. Il m’explique qu’il habite ici avec 50 autres travailleurs. L’ayant mis en confiance je tente et lui demande s’il est possible de visiter là où il habite. Un moment d’hésitation, et, je le suis dans l’immeuble. Il est 10 h du matin – la plupart de ses collègues sont assis sur les lits et me regarde, un peu gênés. Au bout de 10 mn de discussions, je me retrouve partageant le thé avec un petit groupe, et, à qui serait sur la photo avec moi. Les chambres varient de 5 à 10 lits, - pas de chaise - des petites salles d’eau et wc – des coins cuisines aménagés par-ci par-là – une machine à laver pour tout l’immeuble, - ils sont dans leur milieu et semblent heureux de leur sort quand ils comparent à la vie dans leur pays où ils étaient sans travail. En les quittant, j’apprends que je suis le premier étranger à entrer dans leur cadre de vie.

Le coût de la vie est relativement bon marché, à l’exception de l’hôtellerie. Comme sont voisin le pays fait le choix du développement touriste haut de gamme.
Les Omanais sont très chaleureux comparés aux Emiriens. Le bonjour est spontané et on prend le temps de parler. Ils sont dans la simplicité, et c'est bien agréable. Les femmes sont voilées pour la plupart mais plus libérées qu'aux Emirats dans le contact avec les hommes.
La société est un mélange de culture arabique traditionnelle et de vie "moderne". Les pickups et les 4-4 ont remplacé les chameaux.

 

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Je ne voulais pas quitter les Emirats sans avoir visiter ce "lotissement" en forme de palm, ultra luxueux, créé en déplaçant des millions de tonnes de cailloux et sable sur la mer.

Photo de document

Au delà de toutes considérations idéologiques sur un tel projet, je dois reconnaitre que c'est impressionnant. Le diamètre de "l'ile" est de 5 km et le croissant extérieur 11 km de longueur. Nous n'avons accès que sur l'arrête centrale et le croissant extérieur, constitué d'hôtels x étoiles (je ne sais plus où l'on s'arrête dans ce domaine). Les 16 branches du palmier sont réservées aux habitations, - sous très très haute sécurité. J'ai eu beau essayer de négocier avec les gardiens une petite balade à pied, - niet ! Il faut soit être résident du lieu, soit avoir une invitation d'un résident, et l'entrée n'est autorisée qu'après que le résident ait donné son accord par téléphone aux gardiens. Je me suis contenté d'observer la pointe des palmes à partir du croissant extérieur. Il manque une vue qui surplombe l'ile pour avoir une vue d'ensemble.

Un autre projet, une fois et demi plus ambitieux, a démarré en 2002, mais est resté au stade du terrassement. Crise économique ou fiasco financier ???

 

Les Emirats tirent de multiples bénéfices de cette main-d’œuvre étrangère : les salaires sont faibles pour un pays riche, ils font l'économie de l'éducation des enfants, du coût des maternités, des allocations sociales, des charges médicales consécutives au vieillissement, car la plupart retourne dans leur pays d'origine. Ils font aussi l'économie des retraites.
Les salaires sont "de l'ordre" 200 à 300 € pour le bas de l'échelle, et un ingénieur indien, avec qui j'ai logé, venait de négocier son salaire à 1200 € (très satisfait).
Les travailleurs étrangers sont très pacifiques. Ils sont tenus par la confiscation de leur passeport pendant leur séjour sur le territoire. Mais,... un taux de 90 % d'étrangers avec des droits très limités peut s'avérer explosif un jour ou l'autre et devenir un genre d'apartheid, à l'image de l'Afrique du Sud.
Je ne pourrais pas dire connaître la vie des Emiriens. S'ils représentent 10 % de la population, ils apparaissent aux yeux du voyageur pour une infime partie dans la rue. Et avec un tel pourcentage d'étrangers on ne recherche pas vraiment la rencontre avec le touriste.

Difficile de visiter ces deux pays sans voiture, - j'aurais fait plus de 3000 km en 9 jours.