Chine

Du 3 au 30 octobre 2019

Partie en jaune visitée

 

Circuit en pointillés noirs.

Un rayon d'environ 500 km autour de Shanghaï

 

Une idée qui germait depuis quelques années. Après avoir visité la Chine en 1990, j'étais curieux de voir l'évolution et particulièrement Shanghaï, un endroit très rural il y a encore 30 ans, et qui est devenu aujourd'hui la capitale économique du pays.

Premier hôtel. Genre auberge de jeunesse,... au 21 ème étage d'une tour qui en compte 32. C'est un appartement avec 4 chambres de 6 lits superposés et deux salles d'eau. Je dénote un peu parmi cette jeunesse locale, mais c'est sympa. 13 € la nuit les 2 premières nuits avec booking.com depuis la France, et ensuite 10 € en direct. J'y resterais 6 nuits avant de prendre le large.

Première surprise en sortant du métro : les scooters, petites motos et mobylettes sont toutes électriques. Beaucoup de voitures également. J'imagine le potentiel de recherche que cela représente avec une population de près de 1,4 milliard à équiper. Et c'est idem dans tous les domaines technologiques.

Vu le nombre de tours, toutes plus hautes les unes que les autres, la densité de la population est très importante, et parallèlement la circulation est très fluide. Les restrictions pour posséder une voiture sont draconiennes. Les immatriculations sont limitées et les propriétaires doivent acheter leur plaque. Ce qui revient à payer une taxe importante pour posséder une voiture. D'autre part les non résidents de Shanghaï ont des plages horaires de circulation très réduites. Et je suppose que les milliers de caméras sur les portiques, qui flashent en permanence, se chargent de leur rappeler.

 

Aucun problème pour se restaurer. Des restaurants partout, entre 1 et 4 € le repas. L'eau du robinet n'est pas potable, elle transite par la bouilloire avant d'être bu.

Encore quelques vieux quartiers, les plus intéressants pour moi. Mais aussi beaucoup de maisons murées, signe d’une démolition proche, pour faire place à de futures tours. Je m'attarde dans ces lieux plein de vie avec les petits artisans, les boutiques en tout genre, les marchés, etc. C'est dans un de ces quartiers que je trouve (avec difficulté) le marché aux grillons et aux insectes. Toute une culture qu'on a du mal à imaginer. Pour plus d'information sur ce que représentent les grillons pour un chinois : "https://chine.in/actualite/les-grillons-leurs-cages_87621.html"

 

Je confirme les dires, le Chinois ne parle pas l'anglais, y compris les jeunes. Le traducteur "google" est indispensable dans la rue.

Beaucoup d'endroits organisés en quartiers, comprenant 3 ou 4 tours, voir plus, avec une seule entrée, un gardien dans sa guérite, des barrières pour les voitures, et bien sûr des caméras partout. On trouve le même schéma dans beaucoup de rues en impasse. Comme si les habitants essayaient de recréer une atmosphère de village.

Peu de place pour la verdure dans cette ville. Le matin, les parcs sont remplis de groupes de retraités accomplissant leurs rituels de gymnastique au son de la musique,... surtout des femmes.

 

Rien n’arrête la technologie des Chinois. La carte bancaire est dépassée chez eux et assez peu de monnaie circule, ils paient avec leur téléphone. Les commerçants et restaurants ont leur QRcode affiché sur le comptoir, un petit carré de 5 cm de côté. Le client scanne ce QRcode avec son téléphone et c'est payé. Idem dans les bus, pour quelques centimes. Étranger, je n'ai pas cette possibilité, à moins d'ouvrir un compte dans une banque chinoise. Le "vélo libre" chinois, disponible dans toutes les villes, fonctionne de la même façon. Et, je ne peux pas les utiliser.

Passage des sacs au scanner pour entrer dans le métro, dans les gares (trains) et dans toutes les gares routières. En contre partie, je me sens autant en sécurité qu'en France.

 

Après 6 jours passés à Shanghaï, je pars pour Taizhou, à 5 h de bus vers le sud. 

Se familiariser avec le fonctionnement des bus locaux et des trains. Recette : avoir beaucoup de temps devant soi,... et de la patience. Tout est écrit en caractères chinois.

Je découvre que les hôtels à bas prix ne sont pas autorisés à recevoir les étrangers. J'apprends sur le tas. Mais aussi que booking.com fonctionne très bien en Chine, et je peux même réserver quelques heures avant d’arriver dans l’hôtel. De cette manière, je peux choisir un prix raisonnable, de l'ordre de 20 à 30 €. Ce que je ne pouvais pas faire au départ, faute de pouvoir accéder à internet. Pendant une semaine je n'avais pas accès à internet, donc privé de communication par mail. La Chine se protège de Google par un filet (image) de protection. Je le savais avant de partir. J'avais donc téléchargé un logiciel spécial qui agit comme un leurre et permet de détourner cette couverture. Impossible de le télécharger sur le territoire chinois bien sûr. Il m'a fallu une semaine pour trouver son fonctionnement, et pas question bien sûr de demander de l'aide locale.

 

Par petits bonds de 100 à 200 km, je pénètre progressivement vers les terres. Les petites villes imaginées à partir de ma carte s'avèrent être de grandes villes. Les infrastructures me surprennent : autoroutes, ponts, tunnels, gares ferroviaires, gares routières, des couloirs réservés aux bus, ... impressionnant. Mais je ne pense pas que tout le territoire bénéficie du même développement.

Aujourd'hui un bus de campagne, comme je les aime. Le but est d'atteindre un petit village au hasard pointé sur ma carte "maps me". Pour la première fois, on ne me demande pas mon passeport. Ma présence amène deux attitudes : un regard de méfiance ou des sourires. Je profite de ces derniers pour m'incruster. Les petites mains asiatiques installées sur la rue montent des fermoirs en plastique ou métal, ou installent des petits boutons sur des présentoirs, genre mini chandeliers. Soit individuellement, soit en petits groupes. Je finis par pendre une chaise dans un groupe et pendant plus d'une demi-heure, je monte ces petits "chandeliers" de boutons. Ambiance géniale.

 

Autre anecdote. J'attends un bus avec une jeune femme. Nous discutons par Google interposé. Nous nous rendons au même endroit, à environ 20 km. Elle entre avant moi dans le bus et paie pour 2. Pas le temps de réagir. Je prends cela comme un appel pour continuer l'échange pendant le trajet.

« Si vous voulez je peux vous servir de guide pour visiter la ville demain »

« Merci, mais j’avais l’intention de partir demain matin »

« Alors je vous invite au restaurant ce soir »

« Pourquoi pas »

Je me laisse guider, et,... je me retrouve au milieu de 10 jeunes femmes, 20 à 30 ans, pour un dîner exceptionnel. Dix collègues infirmières qui se retrouvaient au restau. Super soirée, avec un menu impossible à imaginer seul. (photos)

Salaires minimums en Chine dans la partie Est (régions riches) : il est de 2 à 300 €. Mais les salaires peuvent monter jusqu'à 1000 € en fonction des branches. Beaucoup de régions plus à l'ouest n'ont pas de seuil minimum.

Jamais je n'aurais vu autant de voitures haut de gamme, avec des modèles sans doute spécialement destinés au territoire chinois. 

Grande surprise également,... la bicyclette se fait rare, alors qu'il y a 30 ans je découvrais un embouteillage de vélos. Ils ont fait place aux scooters et petites motos électriques. J'ai utilisé plusieurs bus électriques, et pas des minis comme chez nous. 

 

Ville de Hanghan. Le bus me laisse sur une rocade. Je trouve un hôtel flambant neuf, du genre 4-5 étoiles, à 25 €. Un mariage à l'intérieur. Il me faut faire environ 2 km pour trouver la vieille ville, où je me sens beaucoup plus à l'aise. C'est samedi, avec une ambiance de fête ressemblant à une foire. Sur une place, un spectacle, genre théâtre chanté, à la chinoise, avec des voix de femmes très aiguës. Pas très fana de ce genre de chanson. Par contre l'ambiance des spectateurs : géniale,… une population rurale très typée (photos). Je ne passe pas inaperçu dans le décor. La structure de l'agglomération donne l'image de deux villes juxtaposées avec une ville nouvelle construite à côté de l'ancienne. L'ancienne grouille de vie alors que la nouvelle est sans âme. Je ne suis pas certain que ce soit un bon plan de développement pour une ville.

La plupart des commerces sont ouverts le samedi et le dimanche, et beaucoup d'entreprises du bâtiment ou de travaux publics travaillent 7 jours sur 7 également. 

Certaines villes où petites régions semblent plus spécialisées dans une production. A Chitou, près de Lujiang, j'ai eu la chance de visiter une très grande usine de filets de pêche. Et découvert ensuite que la ville regorgeait "d'artisans" avec de très grosses machines, pas très récentes, tous spécialisés dans le même domaine.

 

Dans beaucoup d'endroits également, des minis ateliers de couture ouverts sur la rue, 15 - 20 personnes, qui fabriquent des vêtements, un peu comme quand on fabrique des banderoles-guirlandes de petits personnages en papier. Toujours la même pièce. Une simple machine à coudre posée sur une petite table, avec une caisse d'un côté qui contient les pièces de tissus à coudre et une autre où s'entassent les vêtements terminés. Pas plus de 1,5 m2 par personne.

Des WC collectifs, que l'on ne verra jamais chez nous. Position à cheval sur une rigole, et ... sans porte. Au moins les enfants ne restent pas coincés dans les WC. Ou, dans le hall d'un hôtel, un biplace à la turque. Cela permet de faire la causette !

Ici, point d'endroit où on peut prendre un café ou un thé avec tout le monde. Dans la plupart des pays c'est un de mes lieux favoris pour rencontrer la population locale.

Premier contrôle de police au bout de 3 semaines. Vu les circonstances, au fin fond d’un restaurant populaire, cela ne pouvait être que suite à un signalement. Logique dans un pays où tout est surveillé. Les millions de caméras signalées dans la presse existent vraiment. J’estime que j’en ai plutôt bénéficié, dans la mesure où cela génère une population disciplinée et inoffensive. Loin de moi l’idée de cautionner ce régime.

 

Découverte d'une fonction nouvelle sur Google traduction : La traduction instantanée de la voix de deux personnes ne parlant pas la même langue (Google conversation). Très utile pour tous ceux qui voyagent sans connaître la langue du pays (Bonne connexion requise). 

En arrivant, le lieu officiel pour acheter une carte Sim locale pour les étrangers était difficile à trouver, j'ai tardé d'une petite journée. Résultat : 60 € de charge, sans avoir eu l'impression d'utiliser internet.  Free n'est pas "free" partout !

Barrages. Beaucoup de retenues d'eau sur les rivières non navigables. C'est la récupération d'eau de pluie à grande échelle. A retenir en France. 

Des gares immenses et très modernes.  TGV à plus de 200 km/h. Plus larges qu'en France, avec 5 sièges de front.

 

Peut être suis-je tombé dans une bonne période en arrivant à Shanghaï, mais je n’ai pas ressenti la pollution telle qu’on nous la décrit en France. Dacca au Bangladesh me faisait retenir ma respiration alors qu’ici je n’avais aucune gêne. Bon, mes capteurs sensoriels ne sont peut être pas très fiables pour déceler les très fines particules.   

 

Encore un super voyage, loin des sentiers battus. Un des plus difficiles quand même, en rapport avec la barrière de la langue.

Merci google !