Papouasie Nouvelle Guinée

Du 11 octobre au 25 novembre 2017

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Vue de l'ensemble de la Papouasie Nouvelle Guinée (cliquer pour agrandir)

 

    Itinéraire. L'avion est incontournable, - 7 vols intérieurs. Surtout ne pas regarder avant le départ si les compagnies sont sur liste noire.

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Arrivé à 5h du matin à Port Moresby - la capitale - je prends mon temps à l'aéroport. 32 heures d'avion + transits dans les aéroports, il faut être un peu fou. Un bon petit déjeuner je m'enquière auprès du service information pour un petit hôtel sélectionné sur mon guide book. Le numéro de téléphone ne répond pas. Alors, l'employée me propose de loger chez une de ses amies pour 25 € avec petit déjeuner et dîner. Je fais confiance et ne le regretterais pas, - une entrée dans le pays comme je les aime, avec visite de la ville, quelques courses pour la famille. Les portes de voiture sont verrouillées dès que nous sommes à l'intérieur. La maison est gardée 24h/24. En fin d'après midi je tente une petite marche dans les ruelles boueuses. Ça craint, mais je suis averti. Au bout de 500m un jeune me fait des signes pour faire demi tour, - je ne sais pas comment l'interpréter - mais je ne prends pas de risque. 

Mon plan pour me rendre à Mendy, au centre du pays, se voit contrarié, - toute la région est bouclée en raison de heurts pendant les élections - aucun avion, aucune communication terrestre. Des morts - on ne sait pas combien. Chez nous on compte les morts - ici on les enterre !

Direction Tabubil, près de la frontière avec la partie indonésienne - deux heures de petit avion à hélices qui se pose sur une piste gravillonnée. La chance toujours avec moi - mon hôte de Port Moresby a un ami à 20 minutes de voiture de Tabubil - et me voilà transporté directement dans la vie d'un village de montagne. J'y resterais 3 jours - logé chez la mère de l'ami. Cet ami a deux femmes, - c'est légale ici, il faut juste avoir les moyens d'assurer. Un accueil plus que chaleureux. Ils parlent un anglais que j'ai quelquefois des difficultés à comprendre. Tout le monde dans le village veut me parler, femmes comme hommes. Par moment c'est trop, j'ai envie de dire stop, laissez moi un peu tranquille. Mais je sais que c'est le prix à payer. 

Le marché couvert sur la place centrale fonctionne du matin au soir, 7 jours sur 7, et sert de lieu de rencontre pour la population. Pas besoin d'acheter pour y passer 2 ou 3 heures. Très utile en même temps pour s'abriter de la pluie - plutôt tiède - qui arrive tous les après midi. C'est un endroit incontournable pour moi. Pas de poules ni cochons autour des maisons comme en Asie.

Une rivière coule en bas du village. Elle est nommée la "rivière chimique", sans poisson, en raison de tous les produits qu'elle charrie en provenance des mines de nickel et d'or en amont. Avant une prise de conscience locale la population a payé un lourd tribut avec des malformations à la naissance et des maladies en grand nombre. La dilution se fait progressivement jusqu'à la mer à plus de 800 km de cours d'eau. Combien de village en bordure de rivière utilise cette eau ? 

Messe du dimanche matin. Elle dure 2 h, avec en préambule au moins 10 dizaines de chapelets. Beaucoup d'intervenants civils en plus du curé. Je suis cité par un des intervenants – the white man. Impossible de se faire discret dans ce milieu. En fin d'office, tous les enfants passent devant le curé et ont droit à un petit signe de croix sur le front. J'ai enregistré les chants, - je ne sais pas si je pourrais les passer sur le site.

Le village se situe en bout de voies de circulation. Au delà, c'est le déplacement à pied de village en village - un jour, 2 jours, 3 jours de marche entre chaque - avec des relais (constructions vides) de temps en temps pour dormir, un peu comme nos refuges en montagne. J'ai hésité pour me lancer dans cette aventure. J'avais même trouvé des volontaires pour porter mon sac à dos. Facile ici,  la grande majorité de la population ne travaille pas, ou du moins pas selon notre définition. Mais je suis dans une région montagneuse, sans sentiers aménagés comme chez nous. Les locaux peuvent marcher de 6h du matin à 6h du soir, et quand je vois l'agilité avec laquelle ils grimpent, je me dis que ce n'est pas pour moi. J'essaierai peut être dans une région plus plate.

Au bout de 4 jours j'ai l'impression de vivre depuis 15 jours dans le pays.

 

 

Petit village de Ningerum vers le sud, - 2 nuits chez l'habitant. Un village d'orpailleurs. C'est le revenu principal des habitants. La mine d'or exploitée se situe en amont et la rivière qui charrie les résidus d'or, le plus souvent sous forme de poussières. Les trombes d'eau sont pour eux de ĺ'or qui tombe du ciel. Le gramme est revendu environ 20 €. Malgré cela la population est pauvre. Quand ils ont un peu d’argent ils font la fête pendant quelques jours/semaines sans penser à l’avenir.

Tous les commerces locaux sont tenus par des chinois. Ils sont ici uniquement pour se faire du fric. Les Papous d'ici n'ont pas la culture de l'entreprenariat, ils attendent tout des autres. Ça freine beaucoup l'évolution de la société.

Un contact est extrêmement facile, - il suffit de s'arrêter pour parler avec une personne et 10 mn après on est entouré par 10-15 personnes. Le deuxième jour je reçois deux invitations à dormir chez l'habitant. Confort local : lit, sur le plancher, - WC, un trou dans le sol dans une cabane à 50 m, - salle d'eau, le ruisseau. Mais pour moi, dans ce type de voyage ça vaut un 5 étoiles.

 

Direction Kiungan à 2 heures de piste au sud. Fin de voie terrestre. Après, c'est la rivière ou la marche à pied. Deux nuits dans un tout petit hôtel familial qui m'avait été recommandé. Lui est philippin, elle de Papouasie, - je suis comme adopté par la famille. Ma chambre - 2m sur 2m, avec une cavalcade de rats dès le premier soir sur les murs intérieurs de la chambre, - .... très bien dormi. Je cherche à descendre le fleuve pour atteindre un village que j'ai pointé sur ma carte. Les femmes de ce village, et quelques hommes, viennent par bateaux chaque matin pour vendre leurs quelques marchandises au marché et retournent le soir avec des provisions. 

 

Avec l'aide des locaux je trouve un homme qui a terminé son marché et retournent au village. Une demi-heure de bateau sur la rivière, au travers des petits affluents, et nous débarquons à 7. J'y resterais 3 jours, - une famille adorable. Ici comme ailleurs, la famille forme une grande communauté. J'ai l'impression qu'ils ont tous un lien de famille. 

Le village : Moyan, - 5 à 800 habitants(?) - entouré par la forêt. Un chef de village élu pour 5 ans qui fait office de police et organise la vie locale. Très peu de terrains cultivés, la population vit surtout de cueillette et de pêche. Tout pousse naturellement et la rivière qui entoure presque le village est très poissonneuse. Des sangliers qu'ils piègent, tuent, ou capturent les petits pour les élever dans un enclos. Des autruches sauvages. La seule source de revenu est d'aller vendre tous ces produits au marché de la ville voisine, Kiunga.

Ici comme ailleurs, les aménagements de terrains pour un mieux être ne sont pas d'actualité. Difficile à comprendre pour notre culture. Aucun aménagement de sentier, aucune marche, - des sentiers qui traversent une mare d'eau alors qu'il serait facile de créer un petit passage surélevé. Les habitudes pendant des siècles perdurent.

Une église non terminée, en attente de finances. J'assiste une nouvelle fois à la messe, - c'est un plus pour s'intégrer dans les villages.

Toutes les familles et villages de la région reçoivent des aides importantes de la société qui gère la mine d'or en amont. Une méthode utilisée pour dédommager (acheter) la population locale pour la pollution chimique de la rivière. Par bonheur, le village où je séjourne se situe sur un affluent et le poisson n'est pas atteint.

Mes repas : poisson, riz, taro, sago, noix de coco, banane à cuire, etc.

La chaleur : le soleil est à la verticale, - niveau de l'équateur - et malgré les nuages il fait plus de 30 degrés. Je me sens fatigué, comme assommé, et je mets ça sur le compte de la chaleur (?)

Mon dos : aïe, aïe, - dur d'être assis sur le sol pendant des heures.

Beaucoup de mini moustiques, avec une piqûre presque indolore, - un peu piégeant. Moustiquaire indispensable. La malaria est très présente et la plupart des habitants ont été atteint au moins une fois. À les entendre, le traitement est relativement simple et efficace.

Pas d'électricité mais des petits panneaux solaires qui permettent un petit éclairage le soir et recharger le téléphone, - utilisable seulement dans la ville voisine. Aucun réseau dans le village. Aucune télévision.

Retour à Kiunga, où je suis en attente de nouveaux horizons et j'ai un peu de mal à me décider. Seule voie possible, la voie aérienne.

 

 

J’expérimente la régularité des transports en Papouasie. Le tableau des destinations aériennes sous les yeux, je choisis d'aller vers le sud, Suki. Quand je demande à acheter mon billet pour le lendemain - "désolé, il n'y a pas d'avion à partir demain, le prochain est dans 5 jours". Je me rabats sur une hypothétique destination vers le centre. "Rendez vous demain à 7 h, je vous dirais si un avion part". Un petit avion de 9 places attend, - 6 passagers + plein de marchandises pour ravitailler un village de montagne. Paiement en espèce au pied de l'avion, - 140 € pour 45 mn de vol - très cher pour le pays. Atterrissage un peu acrobatique sur une piste en terre, avec un comité d'accueil de la population locale qui attend avec une "montagne" de produits végétaux. L'avion repartira 1 h plus tard, sans passagers, mais chargé des produits du village. 

Je sympathise avec un passager à qui j'explique mon voyage. Incroyable à l'arrivée, ma prise en charge est presque instantanée, sans aucune demande. Visite de l'école, du village, des guides improvisés me prennent en charge pendant 2 jours, - ils n'ont rien à faire. Et c'est avec difficulté que je leur fais comprendre que je souhaiterais découvrir par moi même. Une région montagneuse avec des nuits très fraîches et une température beaucoup plus supportable dans la journée, - je retrouve mon énergie. 

Le départ de cet endroit présente les mêmes difficultés, - avions aléatoires, et destinations très limitées. Je resterais 5 jours entre 2 villages distants de 2 h 30 de marche. Aucune voiture dans cet endroit coupé du monde, pas de téléphone ni télévision. La population prend 1 à 2 repas par jour, mais ils engloutissent au moins 3 fois ce que je peux manger. Le programme d'une journée pour une partie de la population : lever à 6 h et départ aux champs, sans manger, (grand jardin) jusqu'à 13-14 h. Retour à la maison et préparation du repas principal, ou unique. 

Héritage : à la mort du père, l'aîné des garçons à la charge de s'occuper de la terre pour garder la propriété. Seuls les garçons héritent des parents, à parts égales  - les filles sont considérées profiter de l'héritage par leurs maris. 

Les hommes peuvent avoir plusieurs femmes, - la seule limite paraît le budget. Rencontré, un groupe de jeunes de 15-16 ans, 4 filles et un garçon : "moi, ma mère c'est la première femme de mon père, - moi, ma mère, c'est la deuxième femme". Et tout le monde vie sous le même toit, - sans doute très serrés la nuit vue la taille des maisons et le nombre d'enfant.

Dans la plupart des pays visités auparavant, quand je rencontrais quelqu'un je pouvais être invité à la maison et on m'offrait un thé ou quelque chose à boire. Ici, aucune invitation à entrer, alors que l'accueil est très chaleureux. 

 

Le départ de ce lieu est un peu épique. Pour ne pas rester bloqué pendant des jours à attendre un avion je prends le premier qui a un siège de libre, ... et, je me retrouve sur la côte nord, Vanimo, près de la frontière indonésienne, un endroit où je n'avais pas prévu aller. Mais comme j'explique souvent, je n'ai pas de programme, je vais là où le vent me pousse.

Mes sept co-passagers de l'avion me trouvent un petit hôtel bungalow à 6 km de la ville. Je serais le seul occupant pendant 4 jours. Le tour de Vanimo est vite fait, et j’en profite pour visiter des villages à quelques kilomètres de ma «résidence ».

 

J'opte pour la visite de petits villages au bord de la Sepik river. Je suis prévenu - accès difficile. En effet, la piste qui mène au village de Green River pourrait entrer dans la liste des routes de l'enfer, - 6 h à l'aller et 8 h au retour. Aucun trafic à la saison des pluies. Comme d'habitude je rencontre une personne dans le 4x4 pick-up qui nous emmène, et il nous reste 3 heures de marche + canoë pour atteindre son village. J'y resterais 6 jours pour une vie de Papou en autarcie (un papy chez les papous). Au bout de 2 jours je me sens comme adopté par les villageois. La cerise sur le gâteau, en Papouasie Nouvelle Guinée la population parle anglais, - la même expérience serait moins enrichissante dans un autre pays avec la barrière de la langue. L'enseignement à l'école est 100 % en anglais dès la première année, ce qui déboussole un peu les enfants à qui les parents ne leur ont jamais parlé en anglais. Mais c'est efficace surtout dans un pays avec 800 dialectes différents.

Toilette dans la rivière, avec le premier jour une dizaine de spectateurs autour de moi. Les WC : une cabane dans le bush (forêt), - le royaume des moustiques qui en profite pour me piquer les fesses,... et le reste. Une invasion de moustiques toute la journée dans le bush et le soir dans les maisons. Les petits enfants, torses nus, pleurent à chaque piqûre pendant le dîner. En dehors des moustiquaires pour dormir, personne ne se protège. Tous ont attrapé au moins une fois la malaria. Apparemment pas de séquelles après un traitement. Ils deviennent avec le temps comme immunisés.

Aucune heure pour les repas. Un jour nous avons pris notre premier repas à 14 h. Le menu est local et peu varié : poissons, quand la pêche a été bonne, bananes cuites (une variété farineuse), sago (nourriture extraite d'un tronc d'arbre), taro, patate douce, noix de coco, quelques gibiers de temps en temps qu'ils se partagent, - la viande est mangée obligatoirement dans la journée. La chasse se pratique avec un arc et des flèches, - flèches adaptées aux gibiers chassés (la possession d'arme à feu est interdite). Sangliers, autruches, oiseaux, crocodiles, et autres rongeurs de la forêt sont les principaux gibiers. Les crocodiles sont piégés en suspendant un animal mort (chien) à un arbre à un mètre du sol environ dans lequel on a introduit un hameçon approprié, accroché par un câble. Une fois piégé, il faut attendre une demi-journée pour le capturer épuisé. Le poisson est bourré de petites arrêtes, - un supplice à manger pour moi, mais je fais bonne figure.

L'eau de boisson n’est autre que l’eau de gouttière qui provient de deux maisons couvertes en tôle. Toutes les autres maisons sont couvertes en feuilles de sago. C'est bien insuffisant pour tout le village. Le reste du temps on boit l'eau de la rivière, pas vraiment claire. La rivière est la poubelle de tous les villages en bordure, déchets, lessive, baignoire... Mes cachets "micropur" ne sont pas superflus. 

Les petits enfants sont nus, avec bien souvent de belles morves au nez, qui ne dérangent personne, ... mais toujours joyeux. L'école se situe dans le village d'à côté à une heure en canoë. Pas besoin de parents pour accompagner, ils savent faire du bateau presque avant de marcher.

Vécu, une nuit d'orage plus la matinée : tout le monde autour du feu à attendre. Ne rien faire occupe environ 50 % du temps de la journée. Ce serait un supplice pour moi en France.

Les maisons sont toutes sur pilotis de 2,50 à 3 m de hauteur pour ne pas subir les longues inondations annuelles, où tous les déplacements se font en canoë, - aucune terre ferme pendant cette période jusqu'à 100 ou 200 m dans le bush.

Pour la fabrication des maisons, tout se trouve dans le bush, à l'exception des pointes qu'ils achètent. Je dors directement sur le sol, ajouré et pas vraiment lisse, avec un plastique pour que ma moustiquaire soit hermétique avec le sol. 

Les outils utilisés sont peu nombreux : le bush-knife (long couteau jusqu'à 1 m de longueur) qui ne les quitte pas, une pelle, une hache, un marteau. Les paniers sont fabriqués avec l'enveloppe des troncs de sago. Quelques petits panneaux solaires pour recharger les batteries de téléphone et quelques maisons éclairées avec ces panneaux. Dans ma famille je mange le soir avec ma lampe frontale.

 

Ils marchent le plus souvent pieds nus. Plus efficace dans l'eau et la boue que mes chaussures avec lesquelles je glisse.

Préparation du sanglier. Tué de la veille au soir, les abats sont jetés à la rivière, et l'animal est découpé en "pavés de viande", - aucun rapport avec la découpe du porc en France. Pendant ce temps un grand feu est préparé, recouvert de pierres. Les pavés de viande seront cuits pendant au moins 3 heures mélangés aux pierres brûlantes, dans un linceul de feuilles de bananier. La viande est distribuée ensuite dans différentes familles. J'aurais aimé leur proposer et leur faire goûter une cuisson au barbecue mais aucune grille métallique en vue dans le village.

Les cigarettes fumées : le tabac est récolté dans la forêt et les feuilles séchées comme les andouilles autrefois au dessus du feu. Un petit morceau de feuille est roulé dans un bout de papier journal pour former la cigarette. La fumée est d'autant plus importante que le tabac n'est pas très sec. A rallumer toutes les 30 secondes. Aucune contre indication sur "les paquets" !!!

Savoir doser dans le don aux familles qui m'hébergent. Heureusement un passage dans le guide "lonely planet" que j'utilise en parle. Je laisse 50 kina (13 €) par jour. 

 

Retour vers Vanimo et rencontre d’un directeur d’une société de plantation de palmiers à huile, - 12000 ha, - et invitation pour la journée dans son village. Une heure de piste en 4x4 avec chauffeur pour atteindre sa famille. Trois femmes, 15 enfants, et, ce n'est pas terminé. "Je dois et je suis le boss de la famille" ! Je mets de côté mes réflexions sur la destruction de la forêt. C'est une autre facette de la société en Papouasie.

Les seules possibilités pour quitter cette petite région sont les voies aériennes ou maritimes. Mais, rien que de voir les petits bateaux au départ me refroidit, - 5 heures minimum dans des embarcations surchargées avec double propulsions. Ils ne naviguent que le matin pour éviter la houle de la mer, ... beaucoup de naufrages.

 

Il pourrait encore exister des cas de cannibalisme en cachette selon certains. Des groupes de population (tribus) non sédentarisés dans les montagnes vivent en dehors de tout contrôle. Ils construisent des maisons sommaires, vivent de cultures et de chasse et déplacent leurs "campement" tous les 2 ou 3 ans. Aucune scolarité et beaucoup de sorcellerie et de magie noire. Manger une personne de sa famille (enfant, neveu, nièce) donnerait un pouvoir surhumain. Ils descendent de temps en temps dans les villages pour s'approvisionner en outils et ustensiles de cuisine. Avec un jeune qui m'accompagnait nous avons rencontré un groupe de 2 hommes et 5 ou 6 jeunes femmes, - aucune communication possible.

 

Insolite : par deux fois un pilote est venu s'agenouiller et prier avec les passagers juste avant le décollage (avion de 9 places).

 

De Vanimo, direction Mont Hagen, au centre du pays, - la troisième ville du pays. Un changement radical d'ambiance. Des milliers de personnes sur les trottoirs à attendre que le temps passe. Attention aux pickpockets et,... retour à l'hôtel dès 5 - 6 h l'après midi. Mais, un petit bonheur m'attend, - dormir dans un vrai lit avec des draps et un oreiller, une douche, un WC. 

 

Goroka, - une nuit, - et direction un village de montagne : Okapa, à 5 heures de route/piste. Un trajet assez risqué à une semaine de la fin de mon séjour, - le retour est lié à la météo. Des trombes d'eaux peuvent bloquer le passage pendant une semaine ou deux. C'est le cas à chaque saison des pluies. Une région montagneuse, avec des petites maisons basses. Une seule pièce avec le feu au centre et un genre de banquettes surélevées autour, servant de sièges et de lits. Le feu peut être alimenté toute la nuit en période froide. Je loge chez le pasteur, - une famille formidable avec qui je peux échanger pendant des heures sur le pays et tous les sujets. 

 

Religion : 95 % de la population est chrétienne, avec 8 ou 10 églises différentes qui se font concurrence, un peu comme aux États Unis. Le résultat des nombreuses missions qui se sont succédées. Pas toujours en accord avec "l'esprit mission", je dois reconnaître que les missionnaires ont effectué un énorme travail en quelques décennies en éduquant une population dite "primaire". 

 

Politique : un régime démocratique, mais avec un taux de corruption des plus élevés au monde. Avec une superficie égale au 4/5ème de la France et seulement 8 millions d'habitants, dans un pays où la topographie est très accidentée,  il est difficile d'imaginer un développement économique rapide. Les ressources naturelles sont pourtant énormes, (pétrole, or, cuivre, gaz, nickel) mais elles sont comme pillées par les sociétés étrangères, et ne profitent guère à la population locale. 

 

La Papouasie Nouvelle Guinée traîne un handicap culturel, où la population n'avait pas besoin de travailler pour survivre, - l'environnement fournissait tout. Handicap qui freine pour développer une énergie d'entreprise, la population est oisive, dans l'attente. La communauté chinoise en profite pour pratiquer  "une colonisation économique" en prenant possession de tout le commerce local. Il est à craindre que le pays pourrais dans un proche avenir se retrouver, en douceur, sous "tutelle" chinoise.

Le viol et les violences faites aux femmes est un problème majeur pour le pays. La Papouasie était l'un des derniers pays dit "sauvages" de la planète et le changement des mentalités prend du temps. 60 % des hommes reconnaissent avoir violé une femme ou une fille, - et 70 % considèrent le droit d'assouvir leurs pulsions sexuelles que la femme soit consentante ou non.

 

 

Voyager dans ce pays n'est pas sans dangers. Exemple, à Tari, la population est décrite comme excitée et incontrôlable, avec des réactions proches du monde animal. Les différents se règlent avec violences et souvent la mort. Je dois un grand merci à la population locale qui m'a toujours conseillé pour les endroits à éviter. Dans l'ensemble, des gens adorables, d'une grande convivialité. Il faut simplement oser.

         

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La capitale, Port Moresby, n'a pas la réputation d'être très sûr pour les touristes et je recommande vivement cette adresse où j'ai séjourné à mon arrivée et avant mon départ (25 € par jour avec petit déjeuner et dîner). Les propriétaires, d'une grande gentillesse, viennent chercher leurs clients à l'aéroport et les reconduisent à leur départ.

Lodge 9 - tél. 73902454 (Andrew) - 71810566 (Thomaster)

Email; thomastermparu@gmail.com