Albanie

Mon circuit en Albanie

(cliquer sur la carte pour agrandir)

10 mai 2013

 

Bonjour à tous les passionnés de voyages et de découvertes,

 
Me voilà reparti pour une petite rencontre de 3 semaines avec les Albanais. Beaucoup moins de préparatifs que pour la Russie à l'automne dernier. Les frontières albanaises qui étaient parmi les plus hermétiques avant les années 90 sont aujourd'hui grandes ouvertes, et le pays, selon les observateurs, devrait dans les prochaines décennies égaler la Grèce voisine avec un développement touristique fulgurant. J'ai hâte d'y aller avant, et découvrir la vie des "vrais" Albanais et non celle des tours opérateurs.

L’Albanie est un tout petit pays grand comme la Bretagne, et peuplé d'environ 3 millions d'âmes. Mais,........ à part cela et un peu de son histoire, je n'en sais pas grand chose. Je lis le minimum de mon guide avant de partir - je veux découvrir de mes propres yeux et, comme par le passé essayer de vous transmettre mes impressions de découvertes.
A bientôt

Bernard

 

17 mai 2013

Mon itinéraire : 2 jours à Tirana - 2 jours à Elbasan (Elbasani) à 50 km environ au sud, avec une escapade en bus à Belsh (Belshi), petit village à 15 km environ - 2 jours à Gramsh (Gramshi), 50 km environ au sud, avec beaucoup de marche. Demain, je pense me diriger vers Korça, me rapprochant de la Grèce. J'essaierai de m'arrêter à mi-chemin, mais sans être certain de trouver où dormir,..... à voir sur place.

Une des premières surprises en arrivant est le nombre impressionnant de cafés, ... et la principale boisson servie est bien le café. Le café est toujours servi avec un grand verre d'eau. Moi qui suis un grand consommateur (de café), j'ai un peu de mal à prendre plaisir,... trop fort à mon goût.

La nature est magnifique, tout est vert, avec une végétation en avance d'un bon mois sur la France. C'est la pleine saison des foins, mais avec des images un peu différentes de ce que l'on connait en France. L'herbe est coupée à la faux et fanée à la fourche - comme le faisaient nos grands parents. Dans les villages, les vaches restent à l'étable et la pension (l'herbe) est ramenée sur le dos des mulets ou des ânes. On voit de temps en temps une vache attachée à une corde dans un champ et beaucoup de petits troupeaux de moutons sous la garde d'une personne âgée.

En attendant mon bus, à Elbasan, des femmes de la campagne arrivaient les bras chargés de sacs remplis de litres de lait. Elles allaient ensuite les distribuer dans les commerces et les maisons. On est bien loin de notre grande distribution. Je n'ai vu aucun laitier pour l'instant sur les routes - mais il est possible qu'ils existent dans d'autres régions. Le problème de ce lait est qu'aucun contrôle sanitaire n'est effectué et que je connais un peu les conditions de production. Il est vendu également sous forme de fromage frais sur les étals le long des rues. Bien que je sois tenté d'y goûter, je m'abstiens,... pour l'intant !!

Les routes, à l'exception des grands axes, sont plutôt en mauvais état - beaucoup de nids de poule. Mais en contre-partie, ça donne une circulation lente, ce qui ne me déplaît pas pour la sécurité. Une moyenne de 30 à 50 km heure.

Le pays est composé par environ 70 % de montagnes et terrains accidentés, ce qui ne facilite pas les déplacements.

Cela promet un voyage bon marché - je mange très bien pour 2 € - le prix des transports est dérisoire, 1,50 € pour 50 km - les hôtels à 10 € la nuit (sans doute plus cher sur la côte).

Une autre surprise est le nombre de voitures Mercédès. Ici, tout le monde veut rouler en mercédes - beaucoup d'anciennes, en très bon état d'ailleurs. Beaucoup de Volkswagen et de BMW aussi -  c'est le marché d'occasion de l'Allemagne. J'oubliais,... parmi ce parc automobile il y a quand même quelques "moteurs à crottin".

Le soir, dès 6 h et jusqu'à la tombée de la nuit, les rues sont envahies de familles  et les terrasses des cafés sont pleines - c'est une ambiance très sympa.

La population est très accueillante et aidante. C'est plutôt un voyage facile, .... comparé à celui de la Russie. Je ne parle pas l'Albanais mais on devine facilement le sens des mots écrits, et la prononciation des lieux à la française est comprise par les Albanais. Aucun sentiment d'insécurité, bien que de France il me semble que l'Albanie n'a pas "bonne presse". Sans doute encore un mauvais cliché hérité de son passé.

 

24 mai 2013

Bonjour à tous,

Le voyage continue par une température toujours très clémente, autour de 25 degrés,.. voire 30 dans le sud..... comme en Bretagne !!!!

Je n'ai pas de décallage horaire par rapport à la France, ce qui fait que j'ai souvent un beau soleil à 6 h du matin - c'est agréable, ça met en forme pour démarrer la journée.

Au niveau religion, les Albanais ne sont pas de grands croyants. La répartition "serait" : 35 % de musulmans - très softs (on entend très peu les hauts parleurs des mosquées), 30 % de chrétiens (orthodoxes et catholiques), et le reste, athée.

L' Albanais a besoin des 2 mains pour conduire, une sur le volant et l'autre pour le téléphone. On ne peut vraiment pas les qualifier de bons conducteurs. Les touristes qui viennent avec leurs grands campings cars sont à la peine, à part quelques tronçons, les routes et la circulation ne sont pas adaptées. Je n'ose pas entendre le conducteur albanais derrière eux.

Le parcours Korcë - Gjirokastra en taxi collectif (7 passagers), une région très montagneuse, fût un supplice. Que des virages et des nids de poule sur 180 km - plus de 5 heures de trajet. J'en ai utilisé des sacs plastiques !!

Le jour où je devais prendre mon bus de Gramsh à Korcë (Korça) je pensais qu'il y en avait plusieurs dans la journée et, j'ai manqué l'unique bus de 5 h du matin. J'ai appris dans la journée qu'il avait eu un accident. Je savais que c'était une région très montagneuse et difficile. Je n'ai pas su la gravité. Le lendemain, j'ai finalement privilégié la sécurité avec un détour pour la même destination.

Je suis en pleine campagne politique avec un meeting sur la place à côté de mon hotel à Korcë. Boffff - c'est la même chose partout, avec beaucoup de bruit. Mais la différence est que les Albanais ne sont pas blasés comme nous de la politique, ils sont même très fiers d'être en démocratie, et ils le disent. Cela fait à peine 20 ans pour eux.

Près de Korcë (Korça) je passe près d'un élevage de poules pondeuses - c'est plutôt rare les grands élevages ici, mais ça existe aussi. Je m'approche d'une personne qui tond la pelouse, et... me voilà introduit dans l'enceinte de l'élevage - on cherche quelqu'un qui parle anglais. La discussion a été assez brève mais je suis sorti avec une alvéole de 10 gros œufs frais - impossible de refuser. J'étais bien avec ça dans mon petit sac à dos, moi qui suis à l'hôtel et mange dans les petits restos de rue. J'ai fait un heureux - un pauvre homme qui poussait un vieux chariot plein de choses récupérées dans les poubelles. Le prochain coup j'hésiterais à visiter un élevage - surtout les vaches et les cochons ! L'élevage comprenait quand même 50 000 poules pondeuses.

Le panneau à l'entrée est assez particulier - on y voit une poule stylisée et, à côté, un œuf qui éclôt, et, dans cet œuf, un bébé (humain). Je connaissais les bébés qui naissaient dans les choux, mais pas dans l'œuf de la poule ! (voir photo). Je pense que j'ai bien fait de les donner, on ne sait jamais !

Dommage que je ne peux pas avaler leur café turque - ça me fait refuser des invitations - deux invitations un peu "corcées". La première, l'homme et la femme venaient de finir le chargement d'une charrette de fumier - la deuxième, l'homme transportait un mouton sur sa mob. Je pense que dans les deux cas, le café, en plus d'être fort aurait eu de l'odeur. J'ai accepté une fois en banlieue de ville et c'était très sympa - mais il faut l'avaler ce café, car pour faire plaisir il le font encore plus fort que le normal.

Mon parcours : Korçë - Saranda sur la côte sud - Vlora - Fieri.

Les villes côtières ressemblent à des chantiers en construction. Cela promet un mur d'hôtels face à la mer. Aucune place pour la voiture - adeptes de la détente et amoureux de la nature, s' abstenir. Les plages n'ont rien de particulier, c'est le soleil qui attire.

Je pensais découvrir de beaux sites historiques comparables à la Grèce, mais je reste un peu sur ma faim - les sites sont quand même beaucoup en ruines. Mais je ne dois pas généraliser trop vite.

Comme tous les pays qui se libèrent d'un régime autoritaire, la disparité entre la ville et la campagne est énorme. La vie dans les grandes villes est proche de celle des villes européennes, alors que certaines régions retirées vivent comme au début du 20 ème siècle. Mais dans l'ensemble, c'est une société assez éduquée, qui n'a pas de complexe. Ils sont souvent les premiers à vouloir engager la conversation. On ne peut pas parler de misère - peut être même moins qu'en France. L'homme ou la grand mère qui garde ses quelques vaches ou moutons mange à sa faim et a un toit.

Le pays est candidat pour une entrée dans l'Europe. Si un jour cela se réalise, les populations rurales risquent d'être un peu déboussolées. Qu'ils vivent en paix en attendant.

 

Le 30 mai 2013
Mon périple touche à sa fin, je décolle demain à 6 h, et ma tête est déjà en France
De Fieri, où je vous ai quittés lors de mes dernières nouvelles, je suis remonté progressivement, à Divjaka - une ancienne station de villégiature pour cadres du parti (avant 90), - puis à Kruja au nord de Tirana, et jusqu'à Velipoja, sur la côte près de la frontière du Montenegro.
Toutes les villes de la côte, du nord au sud, construisent un mur d'hôtels en front de mer - ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable à voir.
Une autoroute reliera bientôt le Monténégro à la Grèce et traversera l'Albanie du nord au sud. La Grèce se rapprochera ainsi du noyau européen. Cela devrait donner également un coup de pouce pour le développement Albanais
Le salaire moyen albanais est de l'ordre de 2 à 300 euros par mois  - ça donne une idée du coût de la vie.
Une image que je n'ai pas pu immortaliser : une femme âgée qui gardait son troupeau d'oies au pâturage - le bus est passé trop vite.
Georges Bush est passé à Fush Gruje - 50 km au nord de Tirana - et y a même sa statue au milieu d'un rond-point. Il y a financé quelques infrastrutures et notamment une importante cimenterie pour la région. Je me retenais de dire ce que les Français pensent de cette homme - il y a de la diversité dans les opinions !
L'ex-Yougoslavie voisine, d'une superficie égale à la moitié de la France, a été divisée en 7 "états" (pas tous reconnus officiellement). Les Albanais, qui avaient déjà beaucoup émigrés, ont été pris dans le conflit. Toutes les populations de cette région gardent de la haine entre elles et ne facilitent pas les passages aux frontières. Pour exemple, il n'existe aucun transport organisé entre la Macédoine et l'Albanie. Celui qui veut passer la frontière doit prendre un taxi de la ville la plus proche jusqu'à la frontière - il passe la frontière et reprend un taxi de l'autre côté pour rejoindre la ville la plus proche. Cela reste une région sous tension relative, mais le touriste n'est pas concerné.

La vie n'est quand même pas très facile, avec un taux d'inemployés très important - le terme taux de chômage n'est pas adapté ici. Beaucoup de jeunes cherchent à s'expatrier. Quand ils me demandent de les emmener avec moi en France, je leur réponds que mon sac est trop petit ! - rire assuré.
 
Mon opinion - l'Albanie est un très beau pays, en dehors du front de mer. Des gens merveilleux, très accueillants, très aidants pour l'étranger - on peut faire confiance sans problème. J'ai adoré toutes les régions éloignées des centres urbains, avec le mode de vie "ancestral" du milieu rural - ça me rappelle mon enfance. C'est curieux de retrouver encore de nos jours des pratiques et modes de vie proches de ce qui est écrit dans la bible.
Un pays très facile à visiter avec aucun problème d'insécurité - à l'exception de la route. Dépéchez vous d'y aller avant la transformation de la vie rurale.
A défaut de ramener des Albanais dans mon sac je vais essayer de vous ramener le soleil - il me semble que vous en avez besoin.
Au plaisir de vous revoir.
Bernard